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J32113181.cgiLe rire de Franquin

 

Interviewer André Franquin était un véritable bonheur. On retombait en enfance. Il nous entraînait avec lui dans sa cour de récréation imaginaire où les petits peuvent enfin faire la nique aux plus grands grâce aux bonnes blagues qu'il inventait pour eux.

Tout au long de ces entretiens -quíil appréhendait-, Franquin riait, ponctuant chaque phrase de petits rires qui témoignaient à la fois de son sens de líhumour et de son pouvoir à se moquer de líintérêt quíon portait à sa personne et à son oeuvre. Comment líoublier, ce rire de gamin ! Il carillonne encore à chaque page de Gaston.

Discret, modeste, il se trémoussait dans son fauteuil aux premières questions mais, après quelques minutes, enfin à líaise, il se laissait aller. Il était agaçant, par son incessante remise en question de son travail, jamais content, se reprochant díavoir laissé passer des dessins, des gags, des décennies plus tôt. A l'écouter, son oeuvre n'était qu'un immense brouillon inachevé.

Et quand le rire passait bien, on s'éclipsait subrepticement dans son atelier. Un petit bureau sans fenêtre au fond díun garage commun, dont je serais incapable de retrouver le chemin. Là, des crayonnés en tous genres, mille fois gommés, agrandis à la photocopieuse et retravaillés encore, quelques objets, des gadgets dont líinutilité le comblait díaise. Cíétait l'île aux trésors de Franquin, sa plaine de jeux à lui. Et quíest-ce quíon síy sentait bien!